Le franc congolais affiche une santé insolente en ce mois de septembre. Une appréciation de plus de 7% face au dollar américain, voilà un chiffre qui, sur le papier, devrait annoncer des jours meilleurs pour l’économie et le portefeuille des Congolais. Pourtant, sur le terrain, cette embellie monétaire ressemble à un mirage. Loin de se traduire par un soulagement dans les ménages, elle crée une situation paradoxale et anxiogène : le dollar s’effondre, mais les prix, eux, résistent farouchement. Le panier de la ménagère, ce baromètre incontestable de la vie chère, reste désespérément lourd. Cette schizophrénie économique révèle une vérité crue : la bataille des changes se joue dans les bureaux climatisés des institutions, mais elle se perd dans la rue, sur les étals des marchés. Le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo peuvent se féliciter d’avoir raffermi la monnaie nationale, un effort qui a nécessité de puiser précieusement dans les réserves internationales à hauteur de 50..